PIETRO GAUDENZI 1880 – 1955


    21 septembre – 07 octobre

    Lieu d’exposition : Berardi Galleria d’Arte – Rome, Corso del Rinascimento, 9

    Sous la direction de Manuel Carrera

    À travers une sélection de chefs-d’œuvre provenant de collections privées, l’exposition, réalisée grâce à la collaboration des galeries Berardi (Rome), Enrico (Milan-Gênes) et Antichità Giglio (Milan), étudie les aspects nodaux de la production du peintre génois Pietro Gaudenzi (Gênes 1880 – Anticoli Corrado 1955).

    Formé entre La Spezia et Gênes, apprenant du maître Cesare Viazzi une habileté particulière dans le rendu du teint, Gaudenzi se rend à Rome à l’âge de 24 ans grâce à l’internat artistique “Duchessa di Galliera”. Dans la capitale, il fréquente les artistes de la Villa Strohl-Fern et y fait la rencontre la plus importante de sa vie : celle de Candida Toppi, fascinant modèle d’art d’Anticoli Corrado, alors lieu de prédilection des peintres, des sculpteurs et des écrivains. Après avoir obtenu ses premiers succès – en 1911, la ville de Rome lui achète le tableau Les Prieurs, en 1916 la National Gallery of Modern Art la Déposition – il attire l’attention de riches collectionneurs lombards qui l’invitent à s’installer à Milan. Avec la mort prématurée de sa compagne, sa figuration, à mi-chemin entre le matérialisme d’Antonio Mancini et le tonalisme de la peinture vénitienne du XVIe siècle, aboutit à une vision fortement spirituelle qui caractérisera désormais toute sa production.

    Parallèlement à sa production de maternités austères et de natures mortes raffinées, Gaudenzi réalise à Milan une série de portraits qui lui valent un grand succès dans la haute société milanaise et de nombreuses reconnaissances institutionnelles. “Pietro Gaudenzi est adulé à Milan”, écrit le critique Francesco Maria Zandrino : “les plus grands Milanais, du podestat aux cardinaux-archevêques, des princes de la musique aux rois de la finance, rivalisent pour l’enlever, même si, en bon Ligure, Gaudenzi est un peu ours, et en même temps magnifique et courtois”. La rigueur géométrique, le réalisme presque lenticulaire et la sévérité des portraits peints à cette époque révèlent certaines parentés avec la figuration contemporaine des peintres du “réalisme magique”, tout en maintenant un lien solide avec la tradition. Avec son installation définitive à Anticoli Corrado au début des années 1930, dans le majestueux palais des comtes Vetoli, l’artiste revigore la tonalité sacrée de sa peinture. Les œuvres dans lesquelles pose sa seconde épouse, Augusta Toppi, en sont l’illustration. La femme devient un symbole de la maternité dans un sens renouvelé, en accord avec l’imagerie promulguée par le régime fasciste : l’ange du foyer domestique, la matrone forte et hiératique, protectrice de ses enfants. En témoigne le tableau de 1935 intitulé Sogni di madre (Rêves de mère), dans lequel son fils Iacopo passe ses bras autour du cou de la femme.

    La reconnaissance des plus hautes fonctions de l’État pendant les vingt ans de la période fasciste (en 1936, il reçoit le “Premio Mussolini”, en 1939 il est nommé académicien d’Italie, en 1940 le “Premio Cremona”, en 1942 le Duce lui commande un portrait), lui a coûté l’oubli inévitable après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    Un volume édité par Manuel Carrera, publié à l’occasion de l’exposition, retracera la carrière du peintre, en mettant l’accent sur sa vie et ses liens avec la scène artistique de son temps, à travers des documents inédits et un riche appareil iconographique.

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