Crocetti Venanzo

Venanzo Crocetti est né en 1913 à Giulianova dans une famille d’origine modeste et s’est trouvé très tôt confronté à des situations et des événements très difficiles. En fait, il est devenu orphelin très jeune, à l’âge de 12 ans.

Venanzo avait un grand talent pour les arts et, alors qu’il séjournait chez son oncle paternel à Porto Recanati, il eut la chance de rencontrer Biagio Biagetti, directeur des Musées du Vatican et fondateur du Laboratoire du Vatican pour la restauration des œuvres d’art, qui lui fit connaître les Musées du Vatican. Il s’installe ensuite à Rome en 1928, alors qu’il n’a que 15 ans, et c’est là qu’il se forme et travaille comme restaurateur dans les laboratoires du Vatican, participant notamment à la restauration de la chapelle Sixtine. Crocetti n’a pas reçu de formation académique et la Chapelle Sixtine et les Musées du Vatican ont été son école : il a appris sur le terrain, en observant l’art des anciens maîtres de la Renaissance italienne.

Dans les années 1930, il obtient ses premières récompenses, comme le prix national de l’Académie de San Luca ou l’exposition nationale de Florence, faisant ainsi connaître ses compétences artistiques, au point d’être invité à la Biennale de Venise en 1934.

Les sujets de Venanzo Crocetti, des animaux à la sculpture sacrée

L’un des sujets les plus chers à Venanzo Crocetti est celui des animaux, qui lui rappelle son enfance de paysan au sein de sa famille. Artiste observateur, Crocetti observe aussi beaucoup les animaux au zoo de Rome et au cirque Schneider. Il y étudie notamment les lions, qui deviendront plus tard un sujet typique de sa production.

Grâce aux nombreux croquis qu’il réalise, il peut étudier la dynamique du mouvement de ses sculptures et donner de la légèreté au bronze, qui est par nature un matériau très lourd.

Un autre thème sur lequel il se concentre est le thème religieux. En effet, en 1936, il réalise la statue en bronze de Saint Michel Archange pour Aprilia et, l’année suivante, il travaille sur le haut-relief de l’église de San Benedetto à Pomezia.

À Rome, il collabore à la chapelle de la basilique Saint-Eugène, réalise la Grande Crucifixion en bronze pour le maître-autel de la nouvelle basilique de Saint Léon le Grand, commence la Via Crucis pour la nouvelle basilique de Saint Jean de Bosco et surtout remporte le concours international pour l’une des trois portes de la basilique Saint-Pierre, qui sera inaugurée en 1965 en présence du pape Paul IV.

À l’occasion de cette très importante commande, il décide d’acheter une maison et un atelier de taille convenable pour abriter une œuvre d’une telle ampleur, maison où il s’installe ensuite pour le reste de sa vie et qui est devenue aujourd’hui une maison-musée qui lui est dédiée.

Entre-temps, il continue à exposer à diverses occasions : aux expositions de l’Union fasciste et à plusieurs éditions de la Quadriennale de Rome.

Le rapport avec les Abruzzes

Le lien avec sa région des Abruzzes a toujours été très intense et, aujourd’hui, certaines de ses œuvres s’y trouvent. Pour sa Giulianova, il a réalisé la Vierge à l’Enfant avec des anges en pierre et en marbre et le monumental crucifix en bronze pour le maître-autel de la cathédrale de San Flaviano. À Teramo, certaines de ses œuvres ont élu domicile dans divers parcs tels que le Parco Tigli ou le parc de la Banca di Teramo ; il a ensuite réalisé un bas-relief sur la façade arrière de la cathédrale qui simule la porte d’entrée ; et il a créé le monument en bronze dédié à Mario Capuani, un homme qui s’était distingué dans la lutte antifasciste à Teramo.

La fortune de Venanzo Crocetti

Venanzo Crocetti a été un artiste important de l’art italien sans jamais devenir l’un des noms les plus influents et les plus connus, car il n’aimait pas, de par son caractère, être au centre de l’attention et avoir affaire aux critiques et au marché de l’art. Son seul plaisir était de passer des heures dans son atelier et de donner vie à ses esquisses.

Il a cependant connu un certain succès dans d’autres parties du monde, notamment au Japon, où une exposition personnelle de ses œuvres a été organisée en 1970 et a ensuite voyagé dans plusieurs villes. Aujourd’hui, plus de dix musées et parcs du pays du soleil levant abritent ses œuvres. Une autre ville qui l’a salué de son vivant est Saint-Pétersbourg, dont le musée de l’Ermitage lui a consacré une salle permanente dans les années 1990.

Ses enseignements pour les générations futures ont également été importants. En 1946, il s’est vu confier la chaire de sculpture de l’Accademia di Belle Arti de Venise, qui avait été occupée auparavant par Arturo Martini.

Venanzo Crocetti est décédé à Rome en 2003, laissant toutes ses œuvres dans la maison où il avait vécu, aujourd’hui gérée par la Fondation Venanzo Crocetti.

Emanuela Di Vivona