Sexto Canegallo

Sexto Canegallo, né à Gênes Sestri en 1892, a étudié avec le peintre ligure Lazzaro Luxardo (1865-1949) et a ensuite suivi les cours de Tullio Salvatore Quinzio (1858-1918) à l’Accademia Ligustica de Gênes.

L’approche du divisionnisme

Le premier pas du jeune peintre loin de la peinture académique se fait avec l’approche du divisionnisme de Plinio Nomellini (1866-1943), Angelo Morbelli (1859-1919) et surtout Rubaldo Merello (1872-1922).
Les premières peintures divisionnistes de Canegallo sont encore orientées vers des thèmes réalistes, comme le montre l’œuvre Ragazzo ardimentoso. Cependant, après s’être installé à Milan en 1914, le peintre se rapproche de la figure de Romolo Romani (1884-1916) et est profondément impressionné par ses compositions symbolistes de nature internationale, également traversées de suggestions futuristes et d’un abstractionnisme de nature mystique et prismatique.

Un symbolisme mystique et ésotérique

L’huile et le pastel sont les techniques utilisées par Canegallo pour rendre au mieux ses interpénétrations de couleurs abstraites et suspendues caractéristiques, qui reflètent en images les théories spiritualistes et hermétiques des Rose-Croix. Ces études ont donné naissance au cycle consacré à la psyché humaine, exposé dans le foyer du Teatro Argentina (où il a fait la connaissance de Sem Benelli, également intéressé par les théories ésotériques), puis au Carlo Felice de Gênes, qui comprend des œuvres telles que Uomo finito, Megalomane, Mistico. Le cycle des sensations humaines comprend des tableaux comme Diamante nero (Diamant noir) et Cadenze melanconiche (Cadences mélancoliques). Des vagues, des hachures et des lignes de lumière dynamiques se détachent des figures, des visages et des objets, ainsi que des symboles alchimiques et ésotériques.

En 1925, Sexto Canegallo organise à Paris une exposition personnelle qui remporte un grand succès. La même année, le peintre se retire dans sa ville natale de Sestri pour poursuivre la recherche hermétique et picturale qui le caractérise depuis ses débuts. Parmi ses œuvres les plus significatives, citons Terreur, Peur, Joie, Impression, Énergie sociale, toujours consacrées aux sensations humaines. Specchi d’acqua (Miroirs d’eau), Fiamma ossidrica (Chalumeau), Mattina (Matin), Pomeriggio (Après-midi), Sera (Soir), Visione (Vision), Estasi (Extase), Aspirations (Aspirations) sont plutôt des œuvres qui révèlent les besoins primordiaux de l’homme, les moments de la journée symbolisant ceux de la vie, allégories de l’existence elle-même. Il meurt à Sestri Ponente en 1966.

Elena Lago