Pietro Calvi

Biographie

Pietro Calvi naît à Milan en 1833 et se forme à l’Académie des Beaux-Arts de Brera auprès de Giovanni Seleroni, sculpteur de Crémone, qui l’initie rapidement au mélange des matériaux, un aspect qui deviendra sa marque de fabrique.

Les bustes orientalistes : le mélange du bronze et du marbre

Pietro Calvi collabore très tôt avec le maître à l’exécution de statues pour la cathédrale de Milan et la galerie Vittorio Emanuele, mais il fait ses débuts à l’exposition de Turin de 1868 avec l’une de ses sculptures les plus caractéristiques, Othello, dont le visage en bronze contraste avec le marbre blanc de sa robe et du mouchoir qu’il tient dans ses mains. Il est probable que pour cette œuvre, Calvi ait pris pour modèle le premier acteur africain à jouer Othello en Europe en 1826, Ira Aldrige.
La fascination pour l’exotisme caractérise l’ensemble de la production du sculpteur, tout en privilégiant la dimension quotidienne et populaire : après Othello, il expose un Putto endormi à Florence en 1869 et participe l’année suivante au Salon de Paris, où il remporte un succès extraordinaire auprès de la critique et du public. En 1870, il se présente à nouveau à l’exposition de Parme avec Othello, puis avec une Bacchante sensuelle en marbre. À partir de 1872, il participe pendant plus de dix ans aux expositions de la Royal Academy de Londres, pénétrant avec succès le marché anglais, particulièrement recherché pour sa combinaison de matériaux différents, souvent précieux, comme le marbre polychrome.

Le charme de l’exotisme

Il expose également à l’Automne et au Printemps de Milan, Nennella, un buste reflétant un costume populaire romain et surtout Selika, un buste en marbre et bronze représentant la reine Selika, protagoniste de l’opéra Africaine de Giacomo Meyerbeer. À l’exposition de Naples de 1877, il expose Mariuccia, Gennariello et Arianna.
En 1883, il participe à l’Exposition des beaux-arts de Rome avec Un’alba di carnevale, Menestrello et les plus intenses Aida et Moro di Venezia, tandis que l’année suivante, il participe à sa dernière exposition à Turin avec les bustes en marbre précieux et en bronze Aleydah et Ben Alì – Ben Ladiar, où des turbans en marbre blanc enveloppent les têtes en bronze des Maures. Sa carrière s’achève en 1884, lorsque le sculpteur meurt prématurément, à l’âge de cinquante et un ans.

Elena Lago