Laurenzio Laurenzi

Laurenzio Laurenzi est né à Assise en 1878, mais a déménagé à Rome dans sa jeunesse pour suivre les cours de l’Académie des beaux-arts. Au cours de sa carrière, l’artiste s’est surtout spécialisé dans les paysages : il a immortalisé dans ses œuvres de nombreuses vues de son Ombrie natale, de la capitale romaine et d’autres villes de la péninsule italienne, ainsi que des colonies d’Afrique.

Le lien avec son Ombrie

Il a consacré une grande partie de sa production à Assise et à l’Ombrie. En 1902, lors de l’exposition In Arte Libertas, l’une des premières manifestations auxquelles il participe, il expose Intérieur de Saint François à Assise. L’Ombrie sera également le protagoniste des Sessions romaines. Laurenzio Laurenzi est invité à toutes les éditions de la Sécession et en 1913, il expose Paysage – Assise. En 1914, il participe avec deux œuvres représentant à nouveau sa patrie : Foire de Saint François d’Assise et Matin ombrien. Assise.

En 1919, il expose quatre toiles, dont Gubbio et Assise, à la Società degli amatori e cultori delle belle arti à Rome. Au fil des années, de nouveaux sujets et paysages animent ses œuvres, mais il y a toujours un aperçu de sa terre. En 1930, il expose deux œuvres intitulées Assisi à l’exposition du Syndicat fasciste à Rome.

Laurenzio Laurenzi s’attardera également sur d’autres beautés italiennes, en effet Rome, Venise et Amalfi apparaissent dans les œuvres exposées à l’exposition de 1920 de la Société des connaisseurs et amateurs telles que Saint-Pierre, Lanterne (Venise), Maisons (Amalfi), Église Saint-Antoine (Amalfi). Lors de l’édition de 1922, il expose plutôt des toiles ayant Rome pour protagoniste : Piazza del Campidoglio, Sepolcro di Cecilia Metella et Torre delle milizie. Lors de la Troisième Sécession en 1915, il participe au contraire avec une œuvre dédiée à Palerme : S. Giovanni – Palermo.

Laurenzio Laurenzi : un peintre “colonial

Laurenzio Laurenzi est surtout connu comme un peintre “colonial”. À partir des années 1920, en effet, il s’est consacré presque exclusivement aux paysages qu’il a vus au cours de ses nombreuses expéditions dans les pays africains. L’objectif des voyages entrepris par le peintre était de documenter les beautés monumentales, datant souvent de l’époque impériale, des colonies italiennes et ainsi de montrer et de souligner la puissance expansionniste de l’Italie sous la direction de Benito Mussolini. Son soutien au régime est également attesté par la création de l’œuvre Innalzamento del Monolite Mussolini (Élévation du monolithe de Mussolini), exposée en 1936 au Sindacale Fascista (Syndicat fasciste) qui se tient à Rome.

L’artiste a voyagé en Libye, en Érythrée, en Somalie, ainsi qu’en Grèce, en Turquie et en Tunisie. De ces voyages est né un album d’environ quatre-vingts gravures des monuments et des lieux vus. Parmi les témoignages les plus marquants, celui de Fasil Ghebbi, une forteresse en Éthiopie près de Gondar, restaurée sous le gouvernement fasciste. Laurenzio Laurenzi a également réalisé des toiles inspirées de cette expérience, comme Eritrea – The River Boat, exposée au syndicat fasciste de 1930. Danzatrice somala et Sposa araba, exposées en 1934 à la Mostra Internazionale d’Arte Coloniale au Maschio Angioino de Naples, sont d’autres œuvres qui transmettent des instantanés exotiques.

Outre la documentation de certains lieux caractéristiques, l’artiste a également réalisé des portraits d’hommes et de femmes africains dans l’intention même de faire une sorte de reportage de sa campagne, en transmettant également les traditions, souvent folkloriques, de ce peuple désormais colonisé. L’intérêt pour les traditions était déjà présent dans les œuvres représentant l’Ombrie, comme la Foire de Saint François d’Assise, déjà mentionnée.

La recherche de la véritable énergie chromatique

Sa recherche artistique, d’abord animée par une tendance vériste et par une forte suggestion coloriste et luministe, s’oriente dans la deuxième période vers un style plus sec et plus équilibré, sans toutefois abandonner l’énergie coloriste qui caractérisait ses premières œuvres.

Dans les années 1930 et 1940, ses gravures sont publiées dans de nombreux journaux et son nom est également connu à l’étranger.

Avec la chute du fascisme, cependant, son activité s’affaiblit et il est retrouvé sans vie en 1946 dans son atelier à Rome.

Emanuela Di Vivona