Guido Cinotti

Guido Cinotti est né à Sienne en 1870. Encore très jeune, il décide de s’installer à Milan pour poursuivre une carrière de peintre. Après avoir suivi les cours de l’Académie des Beaux-Arts de Brera, il se fait connaître comme peintre paysagiste, se rapprochant d’abord du naturalisme lyrique de Filippo Carcano et, plus généralement, des vues de Lombardie.

Il fait ses débuts à la Triennale de Milan en 1894, où il expose Février-coucher de soleil et Fleurs de mai. En 1896, il apparaît à la Permanente avec Premières gelées et l’année suivante à la Triennale avec Étude des porcs, une œuvre qui lui vaut le prix Mylius.

Un paysage évocateur: entre divisionnisme et touches de couleurs vives

Après ces débuts essentiellement véristes, Guido Cinotti opère un changement subtil dans les premières années du vingtième siècle, lorsque, influencé par les tendances symbolistes, il s’oriente vers un divisionnisme calme qui se remarque surtout dans ses paysages de montagne et qui doit beaucoup à la poétique de Segantini et de Longoni, qu’il a approchés dans ses premières années à Milan.

En 1906, il expose à l’exposition de Milan pour le tunnel du Sempione, présentant les trois vues suggestives Solitude, Printemps et Marina. Ses paysages peints au cours des premières décennies du vingtième siècle alternent entre l’utilisation de techniques divisionnistes et un chromatisme fait de touches spatulées, riches en matière picturale et en lumière.

Tout en continuant à participer assidûment aux expositions à Milan, Guido Ginotti se consacre également à quelques travaux de décoration. Il a travaillé, par exemple, au Teatro Lirico de Milan, à la suite du décorateur Brugnoli. En 1910, il participe à l’exposition de peintres italiens organisée à Paris par Alberto Grubicy, tandis qu’en 1916, il prend part à la Biennale de Brera avec son paysage lyrique Bouleaux, tableau qui sera ensuite acheté par le roi.

À l’occasion de l’exposition à la Galleria Pesaro en 1919 Arte Italiana Contemporanea, où il a exposé avec Adolfo Wildt, Ambrogio Alciati et Aroldo Bonzagni, Guido Cinotti a été décrit comme suit par Vincenzo Bucci: “Le motif chromatique est le thème dominant de ses tableaux ; il le réalise avec des harmonies exquises de tons bas mais opulents, et avec une recherche studieuse de relations, de sorte que certaines notes plus vives acquièrent une grande intensité”.

Parmi les œuvres les plus significatives du peintre figurent Harmonies de printemps, La voix du glacier, Darsena di Porta Ticinese, Les Préalpes varoises, Vieux amis, L’étang, des tableaux qui se distinguent par leur délicate ardeur symboliste.

Après l’exposition à la Galleria Pesaro, le peintre a décidé de ne plus exposer. Il a continué à se consacrer à la peinture loin des projecteurs. Plusieurs de ses œuvres sont conservées dans des collections privées en Lombardie, notamment Il Catinaccio, qui rappelle à la fois Segantini et Böcklin, Forêt de hêtres, Maisons de Caspoggio et l’œuvre divisionniste Harmonies du silence. Il est mort à Milan en 1932.

Elena Lago