Giulio Passaglia

Giulio Passaglia est né à Florence en 1879. Fils du sculpteur Augusto, il le rejoint très jeune dans la décoration de la façade de la cathédrale Santa Maria del Fiore, inaugurée en 1903. “De son père, il a hérité l’honnêteté des mœurs, l’amour du travail, le respect de la forme et du dessin, l’attachement à la tradition classique. Il a participé à diverses expositions avec éloges et fortune, et l’avenir le plus flatteur s’est ouvert à lui. Tels sont les mots consacrés au sculpteur dans le catalogue de l’exposition florentine du printemps 1922, alors qu’il avait déjà à son actif une série de participations aux plus importantes expositions nationales des années 1910.

La première production de Passaglia : entre naturalisme et Art nouveau

Les débuts officiels de Giulio Passaglia ont lieu à la Promotrice di Belle Arti de Gênes en 1910, avec la sculpture en bronze Prime mosse, présentée à nouveau en 1912 à l’exposition de Florence avec Il pianto, des œuvres de genre qui, bien qu’elles représentent sa première production, témoignent déjà d’une manière gracieuse de rendre les mouvements et les poses des personnages dans l’espace, en privilégiant des volumes fermes et compacts, avec une forte empreinte naturaliste.
La première participation de l’auteur à la Biennale de Venise remonte à 1914 avec le bronze Sur la neige et, la même année, il présente la Danseuse à Florence. La liberté d’expression et l’audace de la pose caractérisent cette œuvre Art nouveau dans laquelle les membres nus et solides de la danseuse se déplacent doucement dans l’espace dans un pas de danse gracieux. Par ailleurs, une Danseuse en bronze de 1914 est conservée au musée d’art italien de Lima.

Les années 1920 et 1930 : entre sculptures funéraires et monuments aux morts

Au début de l’après-guerre, Passaglia atteint le sommet de son succès, non seulement lors d’expositions, mais surtout en tant qu’auteur de monuments aux morts et de monuments funéraires.
Parmi ceux-ci, le monument exécuté en 1923 pour le Palazzo delle Poste à Via Pellicceria, dédié à Vittorio Locchi, un jeune receveur des postes mort pendant la guerre, occupe une place de choix. Au cours de ces années, Passaglia explore les formes de la statuaire classique et de la sculpture florentine du XVIe siècle, comme en témoigne la figure féminine de la niche, allégorie de la patrie. L’étude des maîtres anciens, qui s’inscrit dans la poétique du retour à l’ordre, ressort également des œuvres présentées dans les années 1930 à Florence, dont le buste de l’Apôtre qui figure à la cinquième exposition régionale d’art toscan en 1931. Torso di bagnante (Torse de baigneur) est proposé en 1934 : l’inachevé et le classicisme se rejoignent dans un nu féminin équilibré qui représente en grand format l’harmonie des petits danseurs nus exposés en 1936 à la Galleria Genovese d’Arte de Gênes : “Le sculpteur Giulio Passaglia, présente quelques animaux, dont un coq très remarquable, et diverses figurines de danseurs…”.
Passaglia a également exécuté plusieurs œuvres en Amérique latine, comme le monument au général Sucre à Caracas. Il continue à exposer des figures féminines et des animaux jusque dans les années 1940 et meurt à Florence en 1956.
Elena Lago