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Peintre
Gaetano Gigante
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Gaetano Gigante
Le portrait en pied du soldat grec qui, d’après l’inscription figurant sur le cadre du tableau, s’identifie comme caporal des Irréguliers, est un tableau inédit de Gaetano Gigante. Artiste actif à Naples entre le XVIIIe et le XIXe siècle, Gigante est le père du célèbre peintre paysagiste Giacinto Gigante, considéré comme l’une des figures de proue de l’école de Posillipo. La première lettre “G” pourrait être interprétée comme Giacinto, mais le modèle et le style de la peinture ne laissent planer aucun doute sur l’attribution à Gaetano Gigante, un “figurista” (peintre de figures) reconnu. L’artiste a été formé à l’école de Giacinto Diano et a été actif à Naples, la capitale du Royaume des Deux-Siciles sous les Bourbons, pendant la difficile phase de transition entre le XVIIIe et le XIXe siècle – une époque où les tendances figuratives de la tradition baroque tardive se sont poursuivies dans le nouveau siècle, alors que le nouveau style de peinture romantique était sur le point d’émerger.
Le sujet appartient aux thèmes récurrents de la production de l’artiste – figures et portraits – mais dans ce cas précis, il revêt une signification particulière car le soldat représenté porte l’uniforme des Tsoliades, un uniforme très particulier qui reproduit la tenue des Klephtes, opposants héroïques aux Ottomans pendant la période de la Turcocratie (1453-1821). Devenu un symbole de la lutte pour la libération des Turcs, l’uniforme des Klephts a été officiellement adopté après la révolution de 1821 comme costume national de tous les chefs des formations irrégulières et des combattants de la révolution.
Ils portent une tenue caractéristique composée d’une chemise en coton fin à manches larges, d’un fermeli (gilet) richement décoré et de la fustanella – une jupe en tissu blanc de 30 mètres de long avec 400 plis, signifiant symboliquement les années de répression ottomane. Les pieds sont chaussés de pantoufles en cuir rouge cousues à la main, dont l’un des orteils est recouvert d’un pompon noir. La semelle est munie de 60 clous, pour frapper l’ennemi. Enfin, le couvre-chef, une fario, en tissu rouge avec un gland tombant élégamment sur l’épaule. Le rouge symbolise la couleur du sang, le pompon représente les larmes versées pour la libération de l’esclavage, le noir symbolise le deuil.
Le soldat est équipé d’armes de combat, rangées sur le devant dans une pochette en cuir, comme une pochette de ceinture, où l’on peut apercevoir un pistolet à silex et un “yatagan” – une lame à deux extrémités courbes d’ancienne origine turco-ottomane et à la précieuse poignée d’ivoire.
Caporal des Irréguliers renvoie à un modèle figuratif dérivé de la participation patriotique fervente au phénomène connu sous le nom de “pro-hellenisme”, dont la période historique se situe entre les troisième et quatrième décennies du XIXe siècle, lorsque, à partir de 1820-21, la lutte pour la libération des Grecs de l’oppression turque s’est étendue aux territoires environnants, secouant les esprits avec un réveil général des consciences dans les nations balkaniques, dans le Royaume des Deux-Siciles et au Piémont, où il y a eu une insurrection populaire contre la Restauration et la Sainte-Alliance.
Dans un climat de patriotisme exalté par l’audace des insurgés grecs, les premiers ferments helléniques encouragèrent l’Italie dans l’essor d’une idée libertaire qui eut ses prosélytes dans la Carboneria (Cf. A. G. Noto, Le “nazioni sorelle”. Affinità, diversità e influenze reciproche nel Risorgimento di Italia e Grecia, in Il Risorgimento Italiano e i movimenti nazionali in Europa edited by G. Altarozzi and C. Sigmirean, Rome 2013, pp.43-68). Ces aspects de l’histoire ont trouvé un écho dans la culture figurative de l’époque et ont nourri la création de célèbres thèmes commémoratifs comme La mort de Marco Botzaris (deuxième version à Athènes, Musée Benaki), exécuté en 1836 par Filippo Marsigli, ainsi que la genèse d’un chef-d’œuvre de Ludovico Lipparini exécuté en 1841 qui propose également le sujet de Marco Botzaris tué sur le terrain, soulignant indirectement la valeur du sacrifice héroïque des combattants grecs (Cf. C. Spetsieri Beschi, La morte di Marco Botzaris di Filippo Marsigli/un quadro del filellenismo napoletano in “Napoli Nobilissima”, V, fasc. V-VI, 2004, pp. 199-214).
En revenant à la figure du soldat peinte par Gaetano Gigante, on peut émettre l’hypothèse d’une collaboration du “peintre figuriste” qui aurait aidé à la construction scénographique complexe du Marco Botzaris de Marsigli (titre original : L’alba del 21 Agosto 1824 a Carbonizza, ove si difende vigorosamente il corpo di Marco Bozzari- Gran Quadro, in C. Napoli, Le biennali borboniche, Catalogart 2009, pp. 130-132), l’un des chefs-d’œuvre de la nouvelle peinture d’histoire de la biennale de Bourbon de 1839. Comme l’indiquent les sources, le tableau représente l’épisode avec une grande scène contenant plus de quinze figures, exécutées grandeur nature (en napolitain “palmi” 21×16), et il n’est pas du tout impossible de penser que l’artiste ait pu utiliser l’aide de notre peintre dans une élaboration aussi complexe de l’œuvre, pendant la phase de mise en place de la salle de spectacle.
Luisa Martorelli
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