Evaristo Cappelli

Evaristo Cappelli est né à Formigone, près de Modène, en 1868. Il a suivi une formation à l’Institut des Beaux-Arts local de 1883 à 1889, en tant qu’élève d’Antonio Simonazzi. Avec ses premières œuvres, encore liées à un vérisme pleinement XIXe siècle, le peintre reçoit ses premiers prix : en 1895, il obtient le prix Muzzioli, une bourse qui lui permet de perfectionner son art jusqu’au début du siècle.

Un coup de pinceau libre pour les scènes rurales, les portraits et les vues de Modène.

En 1896, il peint le Portrait de sa sœur Laura qui, répondant à un formalisme élégant, penche déjà vers les solutions postimpressionnistes. En ce sens, l’apport de la poétique de Giuseppe Graziosi est fondamental, ce dont Evaristo Cappelli s’est félicité dans des tableaux tels que Moisson de raisin et Femme qui lit, où l’idylle de l’intimité rurale s’allie à un coup de pinceau mené avec aisance et sensibilité lumineuse, qui aboutit parfois à des pièces d’un rare raffinement exécutif. Ce sont précisément ces caractéristiques qui ont fait entrer le peintre dans le cercle des artistes les plus appréciés et les plus recherchés de la région de Modène au début du vingtième siècle.

Décoration Art nouveau dans la région de Modène

Constamment présent aux Triennales de la Société d’encouragement de Modène, il se distingue par son langage qui rappelle les caractéristiques stylistiques de la fin du XIXe siècle, mais aussi des éclairs de décorativisme Art nouveau, comme on peut également le voir dans son travail d’illustrateur et de scénographe. Dans le domaine de la décoration, son travail en 1910 à la Villa Forghieri à Magreta est particulièrement mémorable, où le style floral est libéré dans la gracieuse fresque de la voûte. Flora et Zephyrus s’unissent dans un baiser flottant parmi les fleurs sauvages, sa robe transparente et flottante et ses ailes, se détachant sur un ciel très clair qui rappelle la légèreté des fresques de Tiepolo.

Bien que, dans les premières années du XXe siècle, il se consacre principalement à la décoration de palais et d’églises de Modène (dont l’église paroissiale de Castelnuovo Rangone et le grand escalier de la Congregazione di Carità de Modène), il continue à travailler la peinture de chevalet, se consacrant toujours à des thèmes champêtres, des scènes de la vie quotidienne ou des vues de Modène. Il est également présent aux Promotrici de Gênes, où il expose certaines de ses œuvres les plus significatives, notamment Pâturage, Printemps (1903), Matin dans les montagnes, Sous les chênes (1904), Petite fille à l’école. Piazzetta dell’orologio a Modena (1905) et Fille de la campagne (1908). L’une des dernières œuvres exposées est Étudiant rural, présentée à Naples en 1937. Il a travaillé pendant de nombreuses années dans le domaine de la décoration et a été actif jusque dans les années 1940, mourant à Modène en 1951.

Elena Lago