Enrico Cavalli

Enrico Cavalli est né à Santa Maria Maggiore, dans la vallée de Vigezzo, en 1849. Fils du peintre Carlo Giuseppe, il le suit en France en 1854 pour parfaire sa formation. Après les trois premières années passées à Grenoble, il s’installe à Lyon pour fréquenter l’Académie, où il est l’élève du peintre romantique Joseph Guichard.

Entre la vallée de Vigezzo et la France

Il séjourne également à plusieurs reprises entre Paris et Marseille, une ville fondamentale pour le développement d’Enrico cavalli, car il y rencontre Adolphe Monticelli, une figure précieuse dans sa nouvelle approche de la lumière et de la couleur. La production française d’Enrico Cavalli ne nous est pas parvenue, mais sa participation au Salon de Paris de 1881 a été confirmée.

Au début des années 1880, père et fils retournent à Santa Maria Maggiore, car Carlo Giuseppe est nommé professeur de peinture à l’école d’art locale Rossetti Valentini. En 1884, Enrico expose sa première œuvre en Italie à l’exposition de Turin. Il présente Le naturaliste, mais entre-temps, il produit un grand nombre de paysages, caractérisés par un relâchement chromatique et une luminosité intense, comme on peut le voir dans Novara, Impression de la vallée de Vigezzo et quelques figures comme La jeune fille endormie, qui montre explicitement sa dette envers le maître français Guichard, mais aussi envers les suggestions chromatiques de la Vénétie du XVIe siècle, qui se mêlent également à des accents de nature scapigliata.

Assistant de son père dans la chaire de peinture, il comptait également parmi ses élèves les futurs peintres divisionnistes Carlo Fornara et Giovanni Battista Ciolina, tous deux originaires de la vallée de Vigezzo. Après la mort de Carlo Giuseppe en 1894, Enrico Cavalli espérait obtenir sa place à l’école d’art, mais la nomination n’est pas venue.

Portraits et paysages: les dernières années

Il retourne donc en France, séjournant entre Toulouse et Aix-en-Provence, lieu de naissance de Cézanne. Dès lors, il mène une existence tourmentée et précaire, travaillant comme professeur de peinture privé, mais aussi comme portraitiste, paysagiste et restaurateur. Enfin, en 1917, il obtient un poste d’enseignant à l’école Rossetti Valentini, grâce à l’intercession de certains de ses collectionneurs, des personnalités de l’administration de la petite ville de Santa Maria Maggiore. Malheureusement, il n’y a travaillé que jusqu’en 1919, année de sa mort à l’âge de soixante-dix ans.

Il y a très peu de participations à des expositions nationales. L’artiste, en fait, travaillait principalement sur des commandes privées et plusieurs de ses œuvres sont aujourd’hui conservées à la Galerie d’art moderne de Novara: La lecture, La Vierge à l’enfant, La montagne et L’après-midi, tandis que d’autres peuvent encore être vues à l’école Rossetti Valentini. Bien qu’il y ait peu de traces de sa peinture, Enrico Cavalli a été un pont fondamental entre l’impressionnisme et le divisionnisme, entre le naturalisme italien et les suggestions d’au-delà des Alpes, qui étaient répandues dans la vallée de Vigezzo, rebaptisée “vallée des peintres”.

Elena Lago