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Clemente Tafuri
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Clemente Tafuri
Clemente Tafuri est né à Salerne en 1903. Petit-fils du peintre de genre Raffaele Tafuri, il commence sa formation dans l’atelier d’un décorateur local, puis complète ses études à l’Académie des Beaux-Arts de Naples, où il entre en contact avec le désormais âgé Vincenzo Migliaro. Bientôt, animé par une exubérance juvénile et par un trait chromatique instinctif et énergique, il se fait remarquer par la critique avec des scènes de la vie quotidienne, des paysages et des tableaux de figures.
Bien que Clemente Tafuri soit né et ait grandi au début du XXe siècle, la clé de son succès artistique réside dans la reprise des caractéristiques stylistiques typiques de l’école napolitaine de la seconde moitié du XIXe siècle, dont il tire son attention à la vie, son chromatisme dynamique, fait de touches vives et rapides, et son traitement de la lumière, qui a des suggestions non seulement de la peinture de Francesco Paolo Michetti, mais aussi du XVIIe siècle.
Des éclairs soudains de lumière rasante illuminent des détails chromatiques qui émergent de fonds sombres et de décors lugubres qui rappellent la peinture du Caravage et des Caravaggisti, connue pendant ses années à l’Académie grâce aussi à sa proximité avec Vincenzo Migliaro.
Migliaro, élève de Domenico Morelli, mais aussi profond connaisseur de la peinture napolitaine du XVIIe siècle, transmet au jeune Tafuri certaines valeurs chromatiques que l’on retrouve dans son traitement de la réalité et dans sa réinterprétation du réalisme napolitain à travers une touche vive, synthétique, riche en reflets suggestifs, presque matériels.
Dans ses scènes de la vie quotidienne, ses tableaux de genre et ses portraits, le peintre de Salerne sait aussi mener une observation précise du réalisme d’Antonio Mancini, qui se voit surtout dans les visages des pêcheurs, des gitanes, des paysans et des poissonniers qu’il anime grâce à un réalisme rapide, dynamique et lumineux.
Le succès critique de Clemente Tafuri commence dans les années 1930, après sa participation à l’exposition d’art de Salerne en 1933, une occasion où il présente au grand public sa peinture mue par des tons vifs et des passages en clair-obscur intenses.
Son immédiateté picturale, accompagnée de mélanges chromatiques corsés, caractérise l’ensemble des œuvres réalisées entre les années 1930 et 1940, qui font de Clemente Tafuri l’un des derniers représentants du réalisme napolitain de l’entre-deux-guerres. Parmi ses œuvres les plus significatives, on trouve des scènes de guerre, liées aux planches qu’il a réalisées pour la “Domenica del Corriere”, qui nous montrent également son travail considérable d’illustrateur et d’affichiste publicitaire. Beaucoup de ces illustrations sont consacrées à la guerre civile espagnole ou aux conquêtes coloniales, transformées ensuite en cartes postales pour la maison d’édition Boeri.
À la fin des années trente, on trouve donc aussi des œuvres qui soulignent la présence italienne sur la scène impérialiste européenne, surtout racontée à travers les exploits militaires. En particulier, pour Italo Balbo, gouverneur en Libye, il a peint le fascinant portrait du Zaptiè libyen, enveloppé dans un manteau rouge vif qui contraste avec le teint sombre de son visage hautain, conservé au Museo Storico dell’Arma dei Carabinieri à Rome, piazza Risorgimento. Dans le même musée, on trouve également deux autres tableaux de Tafuri consacrés aux Carabiniers, Gunu Gadu, dédié à la bataille dans laquelle est tombé le capitaine Bonsignore, et Résurrection, de 1953, dans lequel il montre le sacrifice de Salvo D’Acquisto, décidé à déchirer sa chemise avec beaucoup de pathos, pour ouvrir sa poitrine aux coups des Allemands.
Au sein de la production colonialiste de Clemente Tafuri, une attention particulière doit être accordée à une œuvre orientaliste datant de 1942, intitulée Au marchand d’esclaves. Dans cette grande peinture à l’huile horizontale, le peintre nous offre la vision d’un intérieur enveloppé de ténèbres. Le marchand d’esclaves en montre une particulièrement séduisante, dépouillée de sa robe, tandis que les autres l’entourent, vêtus de couleurs vives, en écoutant le joueur de kerar, la lyre éthiopienne typique.
Tafuri repropose avec habileté et aisance un topos classique de l’iconographie orientaliste et coloniale, celui de la traite des esclaves, en dépeignant des types féminins sensuels au charme exotique. La clé qu’il utilise est celle d’un chromatisme rehaussé par un coup de pinceau dense et synthétique, animé par de brusques éclairs de lumière qui rappellent la peinture de Michetti. Le Voto de la Galleria Nazionale, pierre angulaire de la production du peintre abruzzais, revient dans ce chef-d’œuvre de Tafuri pour diverses raisons: le choix d’un format monumental et horizontal, le thème folklorique et populaire, la sélection de tons sombres tirés de la tradition du XVIIe siècle et surtout la fragmentation de la forme et de la couleur. La juxtaposition de pièces finies et délibérément inachevées vise à mettre en scène un réalisme piquant et sombre, combinant la gamme de couleurs claires de Fortuny avec des ombres dramatiques.
Elena Lago
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