Carlo Vitale

Carlo Vitale est né à Milan en 1902. En 1920, il entre à l’Académie des Beaux-Arts de Milan, qu’il termine deux ans plus tard. En 1924, il participe à sa première Biennale de Venise avec Soleil d’hiver, qui le fait immédiatement connaître de la critique.

Il complète sa formation entre Rome et Florence, entrant dans le climat du retour à l’ordre par un chromatisme doux et délicat accompagné d’un formalisme ferme et en même temps fait de douceurs tonales et de dessins qui font de lui un peintre réfléchi et lyrique.

Un Novecentismo gracieux

Dans son atelier de Milan, tout au long des années 1920 et 1930, il réalise les œuvres qui lui valent le succès dans les expositions italiennes et étrangères. À la Biennale de Venise de 1930, il présente Femme arrangeant des fleurs, tandis qu’à la Quadriennale de Rome de 1935, il montre également son travail de graveur avec quatre eaux-fortes au dessin linéaire et à la technique et au dessin impeccables. En 1933, il expose plusieurs œuvres à la Bottega d’Arte de Livorno, dont Cocottine à cafè, une peinture de 1930. Les coups de pinceau clairs et corsés et les tons doux parviennent à exprimer la vitalité d’un café grouillant de personnes et de voix qui semblent émerger du tableau impressionniste.

La peinture de Carlo Vitale, méditative et sincère, naît de l’histoire d’un quotidien doux, tantôt silencieux, tantôt énigmatique, qui semble souvent se rapprocher des dérivations du réalisme magique, comme en témoignent certains de ses tableaux, dont Le repos dans l’étude, présenté à Milan en 1930.

Durant les décennies de l’entre-deux-guerres, le peintre séjourne fréquemment à Paris, où il décide de s’installer en 1936. Il expose au Salon et participe à la vie culturelle parisienne au moins jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale.

En 1940, il s’installe à Berne pour une courte période, puis retourne en Italie. Après la guerre, il rouvre son atelier de Milan et participe à de nombreuses expositions collectives et individuelles, non seulement en Italie mais aussi à l’étranger. Ses sujets de prédilection sont avant tout inspirés de la vie parisienne, dont il décrit avec des tons vifs la vie dans les rues et dans les cafés caractéristiques.

Occupé par diverses expositions et par l’enseignement à l’Académie des Beaux-Arts de Brera dans les années 1960 et 1970, il passe néanmoins de longues périodes à Camogli, qui devient le refuge de sa maturité. Il a créé de nombreuses œuvres inspirées par les lieux de la Ligurie, que l’on retrouve surtout dans les paysages de ses dernières années. Il est mort à Camogli en 1996, à l’âge de 94 ans.

Elena Lago